J’écris donc j’existe ▬ HK

Afficher l'image d'origine Editions Riveneuve – 2012 – 160 pages

••••• Résumé

« Ma nourriture, c’est les autres. En quelque sorte, je suis un vampire. Voleur d’âmes, emprunteur de destins plus exactement. Pas paparazzi, non ! « Gentleman-conteur », Arsène Lupin de l’écriture. Je m’approprie la vie d’autrui, un court instant. Et puis je repars, prenant soin de remettre à sa place chaque détail emprunté. J’écris comme je vis : passionné, têtu, obstiné, besogneux, enragé, amoureux, délirant, triste, amer, souriant, heureux, aveugle, criard, revanchard, survolté, angoissé, serein, calme… fou.
Tout comme cette fois où je me suis réveillé en nage à 3 heures du matin. Peut-on vraiment appeler ça le matin ? Morphée, cette nuit-là, avait fermé la porte à clé et ne voulait plus de moi dans son club « privé ». Je n’avais peut-être pas la tenue correcte exigée. Je pensais pourtant être un habitué. Dans ces cas-là, une seule chose à faire : Écrire ! A 4 heures du matin donc, j’ai fini par prendre un stylo, mon cahier de brouillon et j’ai commencé à griffonner quelques idées pour un nouveau texte : « Le poète et le pirate ».

••••• Mon avis

J’ai adoré

 

C’est lors d’une Masse Critique chez Babelio que ce livre m’a sauté aux yeux. D’une part, à cause de la couverture, mais aussi grâce à son titre qui sonnait très bien à mes oreilles.

Voila pourquoi j’ai voulu découvrir ce roman et voila comment il est arrivé dans ma boite aux lettres un beau matin, envoyé par Riveneuve Editions.

▬  Tout commence par une histoire de Pirates! Un bateau échoué dans les profondeurs, un plongeon dans les abysses et cette voix qui s’adresse au narrateur et qui lui demande de remonter…

Mais pourquoi ne remonte-t-il pas? Il va manquer d’air, se noyer? A moins qu’il ne se noie déjà au beau milieu de ses jours, au beau milieu de ses nuits…

« Et puis, comme je te connais, je t’imagine allumant ton ordinateur, à 4heures du matin, cherchant une nouvelle histoire à écrire. Ecrire, comme pour mieux tourner la page, l’écriture comme un refuge. Mais cette fois, rien n’y fera. »

▬ Le narrateur est un écrivain, un artiste, qui nous raconte sa vie, ses nuits:  l’histoire d’un poète urbain qui ne rêve plus.

Un jeune écrivain trentenaire, vivant de sa plume dans un HLM à Roubaix. Ses nuits sont perturbées par ces visions étranges, son sommeil qui fait des montagnes russes et ces rêves qui n’en sont plus… Entre thérapies, insomnies et visions, un récit entre rêve et réalité… Ou la déprime s’insinue jusque dans les mots qu’il écrit, ses textes devient fades, sans saveurs…

« Non, vraiment, je ne me reconnais plus. Il vaut mieux que j’m’arrête là. Je reviendrai plus tard, peut-être. Mais là, ça devient de l’escroquerie, du remplissage. J’ai horreur du remplissage! Les lignes doivent s’écrire d’elles-mêmes. Les mots doivent courir tous seuls. »

Mais pourtant il a besoin d’écrire! Ecrire sur sa vie, sur les gens, sur ce monde invisible que tout le monde semble ignorer mais qui existe pourtant et qui mériterait un peu plus de considération.

▬ On rencontre pas mal de personnages lors de cette lecture, la plupart peuplant les rêves ou les hallucinations du narrateur, notre “héros” mais également ces gens rencontrer au hasard et qui inspire le poète urbain. Ce fameux saltimbanque – double de l’écrivain ?- est monsieur tout-le-monde ou presque. Et c’est ce qui est agréable dans cette lecture.

▬  Kaddour Hadadi (HK), est un chanteur, un parolier, leader du groupe HK& les Saltimbanks. Un poète tout comme celui qu’il raconte dans son livre. Je ne connaissais ni l’auteur, ni le chanteur et j’ai fait 2 belles découvertes!

Ce roman est vraiment bien construit: l’auteur rebondit, la conclusion d’un chapitre amène le début d’un autre, un mot en appelle un second et tout se brodent et cela donne une belle toile. C’est comme une conversation, ça rebondit de sujet en sujet, c’est très agréable à lire. C’est très “moderne”…

Je n’arrive pas à trouver les mots justes pour en parler voilà pourquoi j’ai choisi d’ajouter plusieurs citations à cette chronique. En espérant que cela vous donnera envie de lire ce livre et de découvrir cet auteur!

▬  Certains passages sont vraiment très touchant comme cet hommage rendu à l’Abbé Pierre ou des textes comme Icare ou La fenêtre… Ce roman est bourré de références, de clins d’œil à la culture de ce poète urbain. Et j’ai trouvé ça vraiment excellent de mettre en  avant cette culture “que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre”, références  aux chansons d’Aznavour ou de Johnny… Encore une fois, des petits détails qui me touchent, m’interpellent, c’est aussi ma culture, j’ai grandi avec ces chansons et la plupart des détails culturels qui peuplent ce roman font aussi parti de mon histoire!

Un récit ancré dans notre réalité! Ancré dans ma génération et pour une fois, ça fait du bien ^^ Les références ciné, TV et musicales sont nombreuses et c’est le petit plus qui m’a fait sourire et m’a touché tout au long de ma lecture.

Je me suis reconnue dans bons nombres de chapitres, de textes et ça fait du bien de lire sur ces thèmes. L’insomniaque – qui adore rêvée- que je suis a parfois rigolé, parfois tremblé en lisant les déboires de ce poète en manque de sommeil!

« “Télécharger”: un mot comme un rêve pour toute une génération no limit: tout, maintenant, ici et tout de suite! Cette génération qui déteste plus que tout les mots “attendre” ou encore “patienter”. Cette génération capricieuse, on peut le dire. Au fond j’ai dû me tromper d’époque, moi qui aime tant “marcher” plutôt que courir. Moi qui aime tant “flâner » sur le bitume”. Et pourtant, que j’aime me perdre dans les méandres d’Internet! T’as besoin d’infos pour écrire ton bouquin? Genre une citation sur le sommeil? Quinze secondes, et voilà. Thomas Edison: “Le sommeil, ça ne sert à rien.” Tu trouveras bien un moyen de le placer quelque part. Et aussi celle-là: Einstein: ‘”La plus belle chose à laquelle nous puissions être confrontés, c’est le mystère.” Aucun rapport avec le sommeil! Et oui, sur la toile, on peut très vite se perdre. Mais quelle belle citation! Et puis se perdre en arrivant chez Einstein, c’est beau. »

 

+++++ Ce qui m’a vraiment plu

▬ Tout les passages liés aux rêves, à l’écriture également. Les doutes de l’auteur.

▬ Les références culturelles nombreuses qui font remonter plein de souvenirs.

– – – – Ce que j’ai moins aimé

▬ On peut se perdre dans ce récit entre rêve et réalité…

••••• Pour conclure

J’ai passé un agréable moment de lecture en compagnie de ce saltimbanque qui nous parle de son inspiration, de son manque d’inspiration mais surtout de ce monde invisible….
Ce récit passe du réel à l’imaginaire, on s’y perd parfois mais cela n’a rien de déplaisant, bien au contraire: ce fut un joli moment de poésie!

Je suis certaine que dans les 150 pages que compte ce roman, un chapitre, un texte, un rêve, vous interpellera! Lisez-le et on en reparlera

« La vérité, c’est que j’ai peur. Chaque soir, quand je sens arriver l’heure, j’ai peur. Peur de ne pas dormir, peur de ne pas y arriver. Et pourtant, pourquoi avoir peur, je sais très bien que la nuit prochaine sera semblable à la précédente,. Pourquoi cela changerait-il? »

••••• A qui plaira ce livre ?

Aux amoureux des mots et de la poésie, aux amateurs de musique et d’écriture!

Je remercie Babelio et les RIVENEUVE EDITIONS pour cet agréable moment de lecture et pour m’avoir faire découvrir un auteur et sa poésie.

 

  Nanie

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