Le lecteur de cadavres – Antonio Garrido

Grasset – 2014 – 616 pages

••••• Résumé

Inspiré d’un personnage réel, Le lecteur de cadavres nous plonge dans la Chine Impériale du XIIIe siècle et nous relate l’extraordinaire histoire de Ci Song, un jeune garçon d’origine modeste sur lequel le destin semble s’acharner. Après la mort de ses parents, l’incendie de sa maison et l’arrestation de son frère, il est contraint de fuir son village avec sa petite sœur malade. Ci se retrouve dans les quartiers populaires de Lin’an, la capitale de l’Empire. où la vie ne vaut pas grand-chose. Il devient un des meilleurs fossoyeurs des « champs de la mort », puis, grâce à son formidable talent pour expliquer les causes d’un décès, il est accepté à la prestigieuse Académie Ming. L’écho de ses exploits parvient aux oreilles de l’Empereur. Celui-ci le convoque pour enquêter sur une série d’assassinats qui menacent la paix impériale. S’il réussit, il entrera au sein du Conseil du Châtiment, s’il échoue : c’est la mort. C’est ainsi que Ci Song, le lecteur de cadavres, devint le premier médecin légiste de tous les temps. 

Un best-seller captivant et richement documenté où, dans la Chine opulente et exotique de l’époque médiévale, la haine et l’ambition se côtoient, comme l’amour et la mort.

••••• Mon avis

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Coup de cœur

Je ne connaissais pas Antonio Garrido avant de découvrir ce livre. Malgré un titre un peu particulier, l’idée de plonger dans un roman policier relatant la vie de l’inventeur de la médecine légale m’a tout de suite plu. Et je n’ai pas été déçue.

L’histoire démarre avec le jeune Ci Song, que l’on suivra ensuite tout le long du roman. Le sort s’acharne sur lui, mais grâce à une intelligence acérée, une particularité physique et quelques rencontres intéressantes, il parvient à rebondir d’épreuve en épreuve. Autour de lui, on fait connaissance par petites touches avec la vie dans la Chine impériale du XIIIe siècle. On y découvre la toute-puissance du père et de l’honneur dans la famille, la barbarie d’époque – âmes sensibles s’abstenir : scènes de torture et autres joyeusetés au menu – mais aussi la place infime des femmes dans la société, considérées comme des « fardeaux » qui ne peuvent être qu’épouses ou prostituées. Un exemple m’a marquée, illustrant le peu d’intérêt qui leur est porté : les sœurs du héros s’appellent tout simplement… Première, Deuxième et Troisième !

J’ai beaucoup apprécié l’intrigue générale, qui tisse le fil rouge du roman et qui est, il faut le reconnaître, très bien ficelée. J’ai également trouvé les divers rebondissements assez accrocheurs. Mais la grande originalité de ce roman est sans conteste le talent de Ci Song pour observer les cadavres – d’où le titre – et repérer sur eux le plus infime détail pouvant expliquer les origines de la mort. C’est un peu « Les Experts » dans la Chine médiévale ! J’ai suivi ses enquêtes avec un grand plaisir.

Enfin, j’ai trouvé intéressant de savoir que Ci Song est un personnage ayant réellement existé, même si l’histoire de sa vie a été largement imaginée (les seuls écrits existant à son sujet étant les traités de médecine légale qu’il a rédigés). L’auteur a ajouté à la fin de son livre quelques pages de notes pour nous aider à faire la différence entre l’histoire réelle et le roman.

+++++ Ce qui m’a vraiment plu

Les descriptions précises et merveilleusement bien documentées de la vie dans la Chine impériale du XIIIe siècle, incluses avec fluidité, sans entraver l’action ni le cours de l’histoire.

Le suspense. Le livre est riche de nombreux rebondissements et de personnages hauts en couleur. On se demande tout le long comment cela va se terminer.

– – – – Ce que j’ai moins aimé

Le résumé, qui nuit gravement au suspense en spoilant carrément la première moitié du roman !

Un léger excès de rebondissements, peut-être. Mais c’est vraiment histoire de chipoter.

••••• Pour conclure

Ce roman est un petit bijou, et une très agréable découverte. J’ai adoré changer d’univers et sortir de notre monde moderne pour découvrir la Chine du XIIIe siècle, ses codes, ses traditions et son sens de l’honneur. Quant à l’intrigue, elle m’a tenue en haleine tout le long du roman. Auteur à suivre…

Et une petite citation pour clore cette chronique :

« Peut-être existe-t-il vraiment d’infinies façons de mourir. Mais ce dont je suis sûr, c’est qu’il n’y a qu’une façon de vivre. »

••••• A qui plaira ce livre ?

A un large public, en dehors de ceux que les scènes de violences rebutent. Les amateurs de policiers seront conquis, ainsi que tous ceux qui manifestent une certaine curiosité envers la Chine impériale et/ou les débuts de la médecine légale.

Claire

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